Il y a des choses dont nous nous souvenons profondément et d'autres dont nous ne nous souvenons que de manière conceptuelle. Un exemple étrange est celui de notre corps. Nous pouvons nous souvenir de l'idée d'avoir froid, mais nous ne pouvons pas nous relier directement à cette expérience lorsque nous nous sentons à l'aise. Il en va de même avec le fait d’avoir très chaud. Même le fait d'être malade - nous pouvons nous en souvenir, nous pouvons le décrire, mais une expérience véritable est très difficile à saisir lorsque nous nous sentons bien.

Il s'avère que le corps ne comprend que le présent.

En revanche, nous sommes capables d'éprouver de la peur, de la colère et du désir la plupart du temps. Comment cela se fait-il ? Parce que dans la vie quotidienne, les graines de ces choses-là ont tendance à rester en nous. Nous ne les éliminons pas complètement lorsque notre état d'esprit change. Nous passons d’une « histoire » à une autre, mais en arrière-plan, les fondements de la peur, le désir d’être aimé, les raisons (imaginaires) de la colère, sont toujours présents.

Une fois que nous avons dépassé tout cela, que nous avons dissous les graines de la peur, ainsi que nos obstacles et nos émotions perturbatrices (appelées kleshas en tibétain), nous pouvons encore décrire la peur, par exemple, mais son cœur restera aussi loin de nous quela neige de l'hiver dernier.

Au fur et à mesure que nous développons plus profondément l'habitude d’être conscient, nous revenons au présent. À mesure que nos habitudes mentales créent moins de karma négatif, nous nous tournons vers le présent. Et, à mesure que nos peurs et nos obstacles deviennent plus faibles, moins fréquents, moins encombrants, nous découvrons que le seul endroit où nous pouvons être, c'est le moment présent.

Le présent.

Bienvenue chez vous.